
Nos Forêts intérieures
Théâtre visuel, Théâtre de sons et voyage sensible
"Le calme à l’extérieur pour qu’il s’infuse à l’intérieur."
Interprétation : Judith GUILLONNEAU
Mise en scène : Marie Julie PETERS-DESTERACT et Elise DUCROT
Construction : Marie Julie PETERS-DESTERACT, Judith GUILLONNEAU et Élise DUCROT
Création sonore : Nicolas DE GELIS
Création lumière : Priscilla Da Costa
Production : Magali Marcicaud
La génèse
Judith Guillonneau, auteure et interprète du spectacle.
Depuis longtemps déjà, il me semble que notre monde ne tourne pas rond. Quand je dis notre monde, je veux plutôt dire nos sociétés, le monde dans lequel les humains pensent évoluer. Alors que Le monde, le vrai, notre
planète la Terre, elle, me semble tourner bien rond. Cette séparation entre ces deux mondes, sonnant comme une fausse note tous les jours à mes oreilles, j’ai ressenti le besoin de partir. Quitter notre monde pour aller à la rencontre du Monde, d’éloigner mon rythme de celui de la technologie pour le rapprocher de celui de la nature. M’extraire presque de la société occidentale contemporaine, sortir de ce monde où le trop règne en roi : trop vite, trop de consommation, trop de gens, trop d’obligations, trop d’inégalités, trop de bruits. Où il FAUT, il faut réussir sa vie, il faut être heureux, il faut être en couple, il faut avoir des enfants, il faut réussir ses études, il faut faire un métier qui paie bien, il faut plaire aux autres...
Au milieu d’un espace de nature immense, prendre le temps du questionnement.
La vie doit-elle forcément être ainsi ?
Resserrer les actions à ce qu’il y a de plus nécessaire : se nourrir, se chauffer, se laver, échanger, aimer. Aller vers l’essentiel pour se rapprocher de l’essence de la vie. Ouvrir les yeux sur la beauté de tous les êtres
vivants, admirer notre terre, oasis perdue dans l’espace, sentir que nous sommes dépendants d’elle, voir tout ce que nous pouvons lui offrir et tout ce qu’elle a à nous offrir en retour.
Nourrie par de nombreux récits de voyages solitaires en nature, je me suis lancée, j’ai sauté le pas.
Le Processus de création - Le voyage
Pour nourrir la création et l’écriture du spectacle, la compagnie a passé 6 semaines en janvier et février 2023 dans une cabane sur la commune de Saint-Guillaume Nord au Québec. Judith Guillonneau, autrice et interprète,
y a d’abord passé 4 semaines seule, puis Elise Ducrot et Marie Julie Peters-Desteract, co-metteuses en scène, l’ont rejointe pour deux semaines supplémentaires.
La cabane prend place dans les bois, eux même parsemés d’un grand nombre de lacs. Pour la rejoindre, il y a 2 heures 30 de voiture depuis Montréal, le commerce le plus proche se trouve à Saint-Michel-des-Monts, soit 17km. La cabane se situe à seulement 20min de marche du bourg de Saint-Guillaume Nord, constitué d’une centaine d’habitations dont seulement une petite moitié est habitée à l’année. Sur le chemin du Lac Lusignan, avant la cabane, quelques habitations éparses, après des kilomètres de nature sauvage.
La cabane a été construite en rondins de bois, elle est équipée d’un poêle à bois pour le chauffage, d’un lit double à l’étage, d’un coin cuisine avec un réchaud au gaz, d’une table et une chaise, un petit canapé, un piano droit et des toilettes extérieures. Elle a l’électricité mais n’est pas reliée à l’eau courante. Durant ce séjour, Judith écrit, dessine et
enregistre des sons ou ses pensées, ces différents éléments se retrouvent dans le spectacle.
Note de mise en scène
Évoquer
Pour partager cette expérience sensible avec le spectateur, nous choisissons de faire appel au pouvoir de l’évocation. Aussi bien avec les mots qu’avec les sons ou les images, nous donnons juste les éléments nécessaires pour que le spectateur puisse former à l’intérieur de lui-même ce qui sera le plus proche de l’expérience vécue.
Épurer
Parce qu’il y a peu dans une forêt en pleine hiver, parce que la vie en cabane est sobre, parce que cette expérience était une quête d’essentiel, il nous a semblé primordiale d’être dans l’épure.
Contempler
Pour que le spectateur puisse vivre le temps ralenti, avoir un regard curieux et ouvert, nous avons créé des moments de contemplation.
La trame
Mue par une profonde envie de ralentir le temps et de se reconnecter au vivant, Judith part s’isoler 6 semaines en cabane dans une forêt québécoise en plein hiver. Là-bas, loin d’une société qui pressurise, divise, asservit, elle écoute le silence, le vrai, en compagnie des arbres, elle converse avec les flocons, elle apprivoise le feu, elle se fait mordre par le froid, elle marche sur la surface des lacs, elle entend, vois et suis les traces des habitants de la forêt. Elle apprend que vivre avec peu peut être très confortable, que le retour à un rythme plus naturel procure un bien-être incroyable, que lorsqu’on y prête vraiment attention, peu c’est déjà beaucoup. Elle devient complice avec la nature qui l’entoure et, petit à petit, se laisse habiter par elle. Et lors de son dernier tête-à-tête avec cette nature incroyable, la forêt lui fait l’honneur de rencontrer les renards dont elle suivait les traces.
Lire plus dans le dossier artistique
Avec le soutien de
- la DRAC Nouvelle Aquitaine, dans le cadre de l’aide au projet
- l’OARA, dans le cadre du dispositif Résidences Hors les Murs
- La Communauté de communes du Haut Val de Sèvre - Festival Traverses
- La Guérétoise de spectacles - scène conventionnée d’Intérêt National - Art et création
- L’Association Ah?
- Le Conseil Départemental des Deux-Sèvres, dans le cadre d’une résidence d’artiste en collège à Parthenay
- Office Franco-Québécois pour la Jeunesse, dans le cadre des résidences au Québec
Et l'aide de plusieurs partenaires de
- l’Espace Jéliote (Centre national de la Marionnette) à Oloron-Sainte-Marie
- Le Théâtre du Parc, Scène pour un jardin planétaire à Paris
- Les Carmes à La Rochefoucauld
- L’Hopitau (Laboratoire des arts de la marionnette) à La Chapelle-Sur-Erdre
- La compagnie La pire espèce et le Théâtre Aux Ecuries à Montréal, dans le cadre de l’Accueil éclair
- Le Théâtre aux Mains Nues à Paris
- Le Pôle Culturel Mélioris – Les Genêts





